J106 (21/10/24) Punta de Balasto-Hualfín (87kms)
Le réveil est programmé à 5h45. La journée s’annonce chaude, nous préférons rouler le matin à la fraîche. Thomas et Caroline sont ultra motivés, rangent les affaires rapidement à la frontale (même si ça pique un peu!!) et préparent le petit déjeuner sous le auvent de l’église. Les enfants ont du mal à émerger, Marie pleure un peu à la sortie de la tente d’autant plus qu’il ne fait pas chaud ce matin (la polaire est de rigueur, cela faisait longtemps !!!).
Nous battons notre record : nous sommes sur les vélos à 7h30! Il fait bon malgré les premiers rayons de soleil. Nous avalons les 30 premiers kilomètres rapidement.
Puis vers 10h, changement brutal d’ambiance : le vent se lève. Évidemment, il est de face et plutôt violent. Nous devons le combattre pour avancer. Et la chaleur s’intensifie également. Nous sommes dans l’épreuve. Thomas a des douleurs au mollet droit, Caroline aux genoux, nous encourageons les enfants pour qu’ils nous aident un peu en pédalant plus fort!
Caroline se cale derrière Thomas afin d’être un peu protégée du vent (mais c’est fatiguant car il faut être très attentif et prudent pour ne pas lui foncer dedans!). Nous avançons comme des tortues avec une moyenne de 10kms/heure. La route monte légèrement, le vent nous ralenti, c’est difficile. Nous avions prévu de rejoindre Hualfín, cela s’annonce impossible (au grand désespoir de Paul qui aurait aimé aller dans une ville).
Vers 11h30, nous faisons une pause dans un petit chantier où quelques hommes travaillent. Ils nous mettent en garde : vers 13h, le vent va être plus violent. Ils nous informent également qu’il y a un petit aéroport à une dizaine de kilomètres (après une bonne montée). Nous allons essayer de l’atteindre pour déjeuner à l’abri du vent et du soleil puis nous aviserons pour la suite. Paul et Marie ont sympathisé avec un chien, il aime les caresses !!
Nous attaquons la montée, en regardant droit devant, la lutte contre le vent commence ! Le moral n’est pas au beau fixe, personne ne parle, nous avons un seul objectif : atteindre l’aéroport, en espérant pouvoir y manger et pourquoi pas même y dormir! Marie en profite pour faire une petite sieste (comme quoi, les enfants s’adaptent à tout!!).
Après plus d’une heure de montée, nous apercevons enfin l’aéroport ! Joie ! Nous nous élançons vers celui-ci car nous commençons à avoir vraiment faim ! Nous sommes “attendus” par deux gardiens. Ceux-ci nous expliquent alors que cet aéroport est privé et que nous ne pouvons pas franchir la barrière de sécurité. Nous tentons de leur dire que c’est seulement pour manger, que nous ne serons pas longs. Mais ils sont fermes et nous interdisent d’avancer (dommage, il y avait un grand mur à l’ombre qui aurait pu nous abriter!!!). Ils nous demandent ensuite nos noms et numéros de passeport. Nous refusons de leur donner nos numéros de passeport étant donné que nous ne sommes même pas entrés dans la zone!!! Incroyable !!! Nous faisons demi-tour et allons nous mettre à l’abri d’une petite maison abandonnée.
Pique-nique rapide, tout en jouant avec les fourmis très nombreuses et gourmandes. Puis nous repartons direction le prochain village où nous espérons pouvoir trouver un lieu pour dormir (normalement, il y a au moins une école!!!).
Le vent est toujours bien présent, nous appuyons fort sur les pédales pour avancer (nous avons l’impression d’être de vraies tortues !!!). Nous finissons par atteindre Nacimiento et la fameuse école tant attendue !!!!! Mais le petit hameau nous déprime un peu car il n’y a rien… pfffff… Thomas regarde la suite du parcours, il nous resterait environ 15 kilomètres avant d’atteindre Hualfín. Que faisons-nous ? Nous poursuivons. Caroline fait le plein d’eau dans la petite école (la dame lui remplit les gourdes avec de l’eau bien fraîche, cela fait du bien !) et nous repartons.
La journée se termine par une route non asphaltée et en tôles ondulées (dur dur) mais la fin approche et le moral est meilleur (malgré une grosse fatigue générale !!!).
Ne sachant pas encore où nous allons dormir, nous allons tout d’abord visiter un premier camping. C’est d’un triste… il n’y a personne… après cette journée, nous avons besoin de vie, d’animation, de voir du monde!!! Nous tentons notre chance dans l’hôtel municipal. Mais les chambres sont chères… Il y a un autre camping mais à priori, il est fermé.
Nous allons nous renseigner auprès du centre d’informations touristiques. Thomas demande si éventuellement nous pouvons planter la tente dans leur joli jardin. La dame doit demander à son supérieur qui accepte ! Ouf, une bonne nouvelle dans la journée!!!!
Nous voilà installés et en plus, nous sommes en face d’une bodega! Thomas et Caroline s’offrent une bouteille de vin blanc pour l’apéro (il fallait bien ça pour se remettre de cette journée!). Nous trinquons tous les quatre autour de chips et pop-corn puis nous dînons avant de rejoindre la tente (la fatigue nous gagne!).
Demain soir, on ira à l’hôtel (la douche et le lit douillet sont plus que mérités !!!).